INTRODUCTION |
ARGENTEUIL NOVEMBRE 1938 |
La SOCIÉTÉ NATIONALE DE CONSTRUCTION DE MOTEURS se présente pour la preimière fois devant le public.
Elle est une des sept Sociétés Nationales créées par le Ministère de l'Air en vertu de la Loi du 11 Août 1936. Peu de gens savent exactement ce qu'est une Société Nationale. Tant de choses ont été dites ou écrites à ce sujet, dictées hélas ! par l'ignorance ou la passion, qu'il nous paraît nécessaire de dire ici ce que nous sommes et ce que nous faisons.
Une Société Nationale est une Société Anonyme constituée dans le cadre de la Loi de 1867, exactement comme toutes les Sociétés Anonymes. L'un de ses actionnaires est l'Etat, qui détient au moins les deux tiers des actions. Personne n'y est fonctionnaire. Elle paye tous les impôts, toutes les taxes, comme n'importe quelle autre Société Anonyme. Elle établit des bilans et ses prix de revient sont directement et exactement comparables à ceux de ses concurrents.
L'intérêt de l'expérience tentée est considerable.
Le Législateur de 1936 a voulu tout d'abord soustraire une branche importante des industries travaillant pour la Défense Nationale à l'emprise des intérêts particuliers. Il a pensé qu'il était immoral qu'on puisse s'enrichir, en temps de paix comme en temps de guerre, par preélèvement sur les sommes consenties par la Nation à sa protection. Il a pensé qu'il était dengereux que l'appât du gain puisse pousser certains groupements à peser sur la politique des Nations, afin de les jeter d'abord dans la course aux armements, ensuite dans la guerre. Il a pensé enfin que, si les circonstances rendaient ces armements indispensables, il convenait que l'Etat en restât maître de diriger les usines, maître de les grouper, et de les déplacer, maître de leurs approvisionnementss, maître de leurs crédits.
Inspirée par ces pensées, la nationalisation est quelque chose de grand.
Elle est difficile, car elle heurte des routines, des préjugés, des intérêts. Elle connaît des difficult&eacut;s extérieures; elle en connaît aussi d'intérieures, dont la plus grave est l'étatisme. La nationalisation doit rester industrielle: elle ne doit à aucun prix devenire bureaucratique, sous peine de manquer son but. Pour réussir, la nationalisation obligera l'État à se faire industriel. Cette action en ertour n'est pas de mince portée.
Les hommes qui sont à la tête de la SOCIÉTÉ NATIONALE DE CONSTRUCTION DE MOTEURS sont profondément imprégnés des idées que nous venons d'exposer. Ils ont connus de graves difficultés. Jamais ni eux, ni leurs collaborateurs, ni l'ensemble du personnel de l'usine, n'ont douté de la réussite.
Un des principes qui nous ont guidés est que la force d'une entreprise est avant tout, faite de la valeur technique et professionnelle des hommes qui la composent. Aussi avons-nouse fait une très large part:
On retrouvera cette double préoccupation, et dans les pages qui suivent, et dans la présentation de notre stand au Salon.
Claude BONNIER,
Ingénieur Civil des Mines, Docteur ès sciences,
Adminstrateur-Délégué et Directeur Général de la S.N.C.M.
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